Robert Doisneau : une plongée humaniste au fil de l’eau

Les enfants, les amoureux, les travailleurs, les vacanciers… Dans ses photos, Robert Doisneau capture des bribes de vie. Une exposition émouvante lui est consacrée le long de la Loire à Vélo à Baule.

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Une exposition pour voyager au fil de l’eau

Du 9 juillet au 9 septembre, découvrez la Loire à travers le regard unique de Robert Doisneau.

Sur le parcours Loire à vélo à Baule, dans le Loiret, autour de la guinguette de la Corne des Pâtures, une exposition est dédiée au célèbre photographe. De novembre 1976 à août 1977, Robert Doisneau a exploré la vallée de la Loire, capturant plus de 60 clichés qui dressent un portrait du fleuve et de ses habitants.

Cette collection est le fruit d’une collaboration entre Doisneau et Jean-Loup Sieff, directeur d’éditions, aboutissant à la publication de l’ouvrage La Loire. Journal d’un voyage en 1978. Les photographies, en couleur ou noir et blanc, couvrent un large éventail de lieux, allant du mont Gerbier-de-Jonc à Saint-Nazaire, en passant par les célèbres châteaux ainsi que les villages moins connus. Doisneau présente une Loire empreinte d’humanité et de rigueur, où les paysages et le climat, souvent rudes avec brouillards, neiges et courants houleux, contrastent avec l’attachement des habitants.

L’exposition, qui se compose d’une soixantaine de photographies originales de la Loire, a été présentée en 2021 dans les grandes salles du château de Sully-sur-Loire, puis sur le parvis de la Cité des Congrès de Nantes en 2022. Une nouvelle exposition sera consacrée au photographe dans le cadre du Festival de Loire, du 20 au 24 septembre, sur les quais d’Orléans.

Le photographe préféré des Français

Robert Doisneau (1912-1994) est l’un des photographes français les plus populaires de l’après-guerre. Né à Gentilly, au sein d’une famille bourgeoise, il devient photographe indépendant dès 1939. Après la guerre, il réalise de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l’étranger (Alpes, Loire, tout le littoral français, URSS, États-Unis, Yougoslavie, entre autres). Certains de ses reportages paraîtront dans des magazines comme Life, Paris Match, Réalités, Vogue, Point de Vue et Regards.

C’est avant tout pour l’humanisme et la joie de vivre qui émanent de ses photos que Doisneau reste à jamais ancré dans notre mémoire collective : les enfants, les amoureux, les passants, les travailleurs, les vacanciers…

Une anecdote, racontée par Jacques Prévert, résume son intérêt pour les êtres humains quelles que soient leurs conditions :

Parti en reportage pour photographier la transhumance, Doisneau assiste à un accident. Un camion renverse des brebis. Prévert demande à Doisneau s’il a photographié l’accident. « Non ! J’ai consolé le berger » lui répond ce dernier. Tout Doisneau est là. Pas de voyeurisme, pas de sensationnel, simplement les trésors fugitifs, le merveilleux, parfois tendre ou douloureux, qui émaille la vie quotidienne…

Ses expositions en France et à l’étranger connaissent un succès constant, comme en témoigne la grande rétrospective de Grenoble qui a attiré 110 000 visiteurs en 2012.

L’œuvre de Doisneau continue de captiver les publics par sa représentation intemporelle de l’humanité et du simple plaisir d’être éveillé à la vie quotidienne.

Le + : lier le plaisir d’une exposition en plein air à la pratique du vélo !

On y va avec des amis passionnés de photographies, ou en famille pour une parenthèse sensible sur un fond historique.